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Matanzas (Cuba)

Le taxi pour la gare Viazul, direction Matanza
Le taxi pour la gare Viazul, direction Matanza

Vendredi 18 Mars, le petit déjeuner chez Ibis et Amado se passe en bavardages et rigolades avec Gilbert et Lisette assis aux mêmes places qu'hier soir. Nous avons repris la conversation là où nous l'avions laissé hier... Il nous semble être resté à parler là toute la nuit ... Mais maintenant le temps file. Le taxi qui nous emmène à la gare routière des bus de ligne pour touristes Viazul doit arriver pour dix heures ... Nous voici dans le rouge question planning. Les bagages sont vite faits, nous disons chaleureusement au revoir à Ibis et Amado puis Lisette et Gilbert en se promettant d'échanger nos photos de la veille. Le taxi nous embarque ... Au revoir la Havane ...

La gare routière Viazul de La Havane. L'attente est longue ...
La gare routière Viazul de La Havane. L'attente est longue ...

Nous arrivons à la gare routière, nous faisons la queue pour le guichet des ventes de billets, l'attente est longue, nous parvenons tout de même au guichet et la dame nous apprend après avoir fait répéter que pour le départ d'aujourd'hui du bus pour Matanzas, il fallait aller dans un autre hall et faire la queue à un autre guichet ! Le stress monte un peu mais nous relativisons ... Arrivés à l'autre guichet, personne ; à force de demander, nous apprenons que pour les départs le jour même, il n'y a pas de réservation et que nous devons attendre la fin du checking pour acheter les places restantes, s'il y en a ... Il est midi et le prochain bus et à 13 h donc nous attendons. Pour assurer le coup, je suis à l'affût de chauffeur de taxi qui vont à Matanzas mais les prix proposés sont exorbitants, la négociation est difficile ... 

L'autre hall de la gare Viazul. Jo, en maillot  jaune, attend ...
L'autre hall de la gare Viazul. Jo, en maillot jaune, attend ...

Nous faisons connaissance d'une touriste nord-américaine qui part également pour Matanzas mais semble un peu perdue dans cette organisation étatique et elle ne maîtrise pas l'espagnol ... Nous lui expliquons donc comment cela fonctionne. Elle se joint à nous pour le plan B du taxi pour Matanzas ; nous faisons également connaissance d'une touriste allemande désespérée accompagnée d'une copine car elle doit absolument prendre un billet comme nous à la dernière heure pour aller à Matanzas car elle doit prendre l'avion qui décolle à 20 h pour Munich. Le stress monte encore plus pour elle. Le temps passe, je trouve finalement un taxi qui part à Matanzas pour pas cher, il ne peut prendre que  trois personnes max et donc nous décidons de laisser nos places à l'allemande et à l'américaine ... Nous attendrons au guichet. Finalement, le checking fini, il reste quelques places, nous en achetons deux bienheureux de partir enfin. Entre temps, bien qu'arrivés en premier, nous nous sommes fait grillé la politesse par des touristes sud-américains ... Pas grave, nous monterons quand même dans le bus ...

Luis Fernandez et les footeux parisiens sont partout !
Luis Fernandez et les footeux parisiens sont partout !

Le départ s'effectue presque à l'heure dans de bonnes conditions, il fait beau et le voyage est plaisant. Les paysages côtiers défilent et les villages de bord de route se succèdent. Mais , le spectacle est aussi dans le bus ! Je fus surpris par le visage de luis Fernandez, oui, l'ancien joueur de football, de la grande époque de 1982, 1984 et 1986, et maintenant entraîneur et animateur sur RMC Sport. Hallucination ? Non. En fait, un couple de jeunes parisiens sont placés non loin de nous et le gars lit tranquillement le bouquin de Luis, intitulé simplement Luis. (vous savez, faut pas aller chercher loin chez les footeux). A la mi-temps, pardon, à mi-parcours, nous nous arrêtons pour une pause café/pipi/clop - cpc, ccp ou pc, selon les envies. Bref, à la pause, on blague et le bouquin semble captivant car il ne le lâchera pas de tout le voyage, nonobstant sa fiancée et le paysage varié et informatif sur l'état industriel de la côte Nord de l'île jusqu'à Matanzas.

La maison donne sur la baie de Matanzas
La maison donne sur la baie de Matanzas

Avant d'arriver, nous avons appelé les propriétaires de la casa particular où nous devons résider, Julio et Acela pour les prévenir de l'heure d'arrivée, ils viendront nous chercher à la gare routière. Sympa, non ? Lors de la descente, nous voyons Julio tenant un carton marqué "Jocelina y Bruno" , sa femme l'accompagne. Ils sont charmants et nous véhiculent dans leur Lada 2104 de 1974 avec habillage intérieur customisé façon cubaine. Leur maison est à 10 min en voiture du centre ville mais au bord de la mer. Cela nous fait beaucoup de bien après ces nombreux jours passés dans la capitale polluée. Il nous explique que des bus de ville passent régulièrement sur l'artère toute proche et que l'arrêt de bus le plus proche s'appelle "trece plantas" à cause de la barre d'immeuble qui fait 13 étages de haut et qui est connue dans toute la ville. Heureusement, nous habitons de l'autre côté de la route qui donne sur la mer dans des petites rues bordées de maisons de plain-pied au style caribéen.

Un Vendredi soir dans un des rares endroits animé de Matanzas
Un Vendredi soir dans un des rares endroits animé de Matanzas

Une fois installés, nous prenons le bus de ville pour une visite de fin d'après-midi avec l'envie de découvrir quelques endroits typiques dans cette cité laborieuse. L'arrêt de bus est un vieux abri en béton dont la peinture est délavée par le temps mais quelques pans de couleurs criardes ont résisté aux intempéries et au soleil. Le bus sans âge arrive, nous montons dedans ; la course est de 1 peso ... Le bus s'arrête péniblement à chaque arrêt et des personnes montent de manière continue, validant le fait que le vendredi soir, les gens vont en ville. Poussés par l'affluence, nous atterrissons au fond du bus. Nous observons tout au long du bus, un habitacle réparé maintes fois de tôle industrielle et de plaque en ferraille. Inquiets de ne pouvoir sortir rapidement, nous demandons à un passager l'arrêt le plus proche du centre ville ; une dame âgée s'en mêle et nous indiquera l'arrêt où il faudra que nous descendions. Nous voici rassurés. Nous observons le paysage et il commence à pleuvoir ... Le conducteur connait son bus par coeur et malgré une tenue de route douteuse, nous arrivons à l'arrêt souhaité en centre ville. Après avoir parcouru les rues de la ville et quelques places symboliques, nous recherchons un endroit pour boire un coup et manger un bon repas qui nous réchauffera car avec la nuit, le vent et l'humidité de la pluie, nous sommes un peu refroidi malgré les 22°C de température ... Nous atterrissons dans un "bar-restaurant" , un des rares endroits où ils servent à la fois des mojitos et un repas chaud. La cuisine est quelconque et nous pensons déjà à la journée de demain. L'endroit est fréquenté par quelques familles à l'intérieur et de jeunes en terrasse assez bruyants ; il y a également des paumés et des personnes visiblement miséreuses qui errent. L'une d'entre elles s'improvise serveur à notre table pour nous débarrasser en espérant récolter quelques pesos, nous avons maille à partir avec lui et le gérant n'intervient pas. Cela contrarie un repas peu copieux mais plutôt agréable. Je ne vous parle pas des toilettes dont l'eau est aux abonnés absent ...

Sur le chemin du retour vers l'arrêt de bus central, nous trouvons une boulangerie et nous faisons le plein de petits pains, sachant qu'à Cuba mieux vaut en prendre quand il y en a car les horaires de fournées changent au gré des pannes d'électricité et d'eau ... Par la longue file d'attente, l'arrêt de bus est repérable de loin, le long de la petite place de l'église, juste en face du Telepunto, c'est toujours bon à savoir. Le bus arrive, tout le monde rentre au chausse-pied, nous demandons si le bus s'arrête à "tress' plantâs" ; le chauffeur ne comprend et une passagère nous aide en nous parlant de "trece plantas" et nous lui répondant en coeur d'un grand "SI ! " Arrivés chez Julio, après quelques kilomètres effectués dans la chaleur et le bruit du bus, nous nous affalons dans notre lit pour une nuit réparatrice ...

La plagette faisant face au terminal pétrolier
La plagette faisant face au terminal pétrolier

Samedi 19 Mars, nous déjeunons dans le patio qui sert de remise à la Lada Collector de Julio, il fait beau et le soleil brille déjà haut ; une balade sur le bord de mer s'impose. Je pars à la découverte de la longue baie qui nous fait face. Sur l'autre rive, il y a le terminal pétrolier et au milieu de la baie en ce samedi matin, quelques barques commencent à arriver pour espérer pêcher quelques poissons que les pêcheurs espèrent revendre pour se faire un peu d'argent.

Revenu à la maison, je retrouve Jo qui déjeune à son tour, il fait déjà chaud. Après la douche, nous partons dans le centre ville de Matanzas, les 29 ponts nous attendent ...