Et Oui, ça y est ! Nous avons traversé sans encombre en 16 jours avec un capitaine soucieux du confort de l'équipage ; Jo et moi avons assuré les quarts comme il se doit ainsi qu'Elodie - en plus de Jérôme, le skipper et chef de famille. Après les deux tiers des 2000 miles à parcourir, les grains ont commencé à se succéder chaque soir et la nuit durant, certains matins, les grains sous le soleil donnaient des allures féériques à la traversée par des arc-en-ciel de toute beauté ; mais je m'arrête là, nous établirons une page spécifique pour la traversée, avec les poissons pêchés, tout ça, tout ça ...

Nous avons atterri à Bridgetown, capitale de  l'île de La Barbade, ancienne colonie britannique et indépendante depuis 1966. Le samedi 28 Décembre 2015 à 11 h locale (UTC-4) URGIZ 2 a mouillé l'ancre devant la plage de Carlisle Bay ; Après quelques heures, direction le service d'immigration et son lot de papiers et contraintes, nouvelles pour nous européens ; Après quelques jours à chercher un logement, une laundry et finir les papiers pour débarquer du bateau selon les lois locales, nous nous baladons enfin dans Bridgetown à découvrir les recoins de cette capitale bouillonnante et lève-tôt ...

Nous sommes aujourd'hui le premier Janvier 2016, mais pour nous, la nouvelle année a déjà commencé ... BONNE ANNEE 2016 à tous nos lecteurs , famille, amis, voisins et autres, à vous tous, bonne année !

Bridgetown, ses rues colorées, cette foule bigarrée ; des vendeurs partout sur les trottoirs, dans de minuscules échoppes, des magasins sans enseigne, à toi de trouver ce qu'ils vendent ; alors, on parle, on échange, on en profite pour demander où est la laverie de la rue Tudor "Tudor Street" que Jérôme avait vu mentionnée dans un blog de globe-trotter ; bref, on se balade et on visite gentiment les rues sans se soucier trop de l'heure qu'il est, vu que les horaires des commerces sont assez souples ; en général, ouverts de 8h à 17 h non-stop du Lundi au Vendredi et une partie du samedi ; premier objectif : trouver un "internet cafe " comme ils disent ou un magasin souvent un bar ou un genre de KFC avec une connexion Wi-Fi - surtout prononcer "ouaille-faille"- avec l'accent local en plus ...

Deuxième objectif, la laverie - the Laundry - le saint Graal après 16 jours de traversée ... En laissant l'annexe conduite par Jérôme, au coin des dinghies des bateaux au mouillage, nous avons rencontré un couple de suisses allemands très sympas sur le trottoir tout proche avec deux sacs de linge sale qui cherchaient une laverie ; nous avons fait le chemin ensemble avec le sac de linge sale d'une main et le plan de la ville dans l'autre ; ils parlaient français et nous avons conversé : il ont traversé en 23 jours à bord d'un Melody Jeanneau - 10,30 m - ils sont partis de Mindelo et ont eu une mer plus difficile à supporter que nous vu leur hauteur sur l'eau ; mais bon, ils nous ont dit qu'à deux cela se faisait tranquille ... Quant à Jérôme, il est parti avec Elodie pour les formalités d'immigration ; en effet, comme elle quitte le bord pour prendre un avion direction finale Cayenne, French Guyana - où elle a trouvé du boulot en tant que travailleur social - Jérôme doit faire retirer Elodie de la "crew list" mais celle-ci doit avoir en sa possession un billet attestant de son départ de l'île sinon pas de tampon magique sur le passeport d'Elodie ; branle-bas de combat pour Elodie qui a du absolument trouvé un billet rapido pour que chacun puisse partir de son côté ...

Troisième objectif, trouver un logement ; ce fut rapidement fait par Air BNB, nous sommes maintenant logés chez Sylverster, aimable bajan- appellation du coin pour dire barbadien, qui est venu nous prendre avec nos bagages dans le centre ville , c'est très gentil de sa part. Après s'être installés, nous sommes retournés à l'immigration, pour vérifier deux trois choses et surtout expliquer à l'agent de l'immigration notre projet de rester un temps puis de partir vers Trinidad. Quel ne fût pas alors notre étonnement de savoir qu'en fait étant ressortissant français, l'agent ne pouvait pas tamponner notre passeport pour attester que nous avons débarqué d'URGIZ 2 sans avoir un billet _ avion ou bateau - à destination d'un territoire français ; et le bateau ne pourra pas quitter la Barbade tant que nous faisons partie de la liste d'équipage. Rétrospectivement, nous nous disons qu'Elodie et Jérôme ont eu de la chance qu'Elodie aille en Guyane sinon, cela était impossible qu'Elodie quitte le bord à La Barbarde ... Fort de cette nouvelle information, ni une ni deux, nous avons cherché une disponibilité pour un vol direction La Martinique, territoire français le plus proche ; ainsi fait, nous repartirons le Vendredi 8 janvier de La Barbade pour Fort de France par la compagnie LIAT pour une heure de vol ; rendez-vous fut ensuite pris avec Jérôme le lendemain au bureau de l'immigration, toujours en zone internationale du port de commerce - pour présenter nos billets de départ et que l'agent nous retire de la liste d'équipage. Nous sommes alors le 31 décembre, l'année finit bien, ouf. Nous quittons Jérôme et Séverine dans la zone internationale du port ; tandis qu'Elodie, Léo et Canaille étaient restés à bord d'URGIZ 2 ...

Une fois les formalités achevées, nous avons glissé vers la plage de Carlisle Bay, un moment que nous avons dûment apprécié. Autrement, le gouvernement semble soucieux de protéger ses côtes par des programmes de réhabilitation ; mais dans le même temps, la conscience écologique est loin d'être forte puisqu'il n'y a aucun recyclage des déchets : tout dans la même poubelle ! Dans les campagnes, dès que le tas d'ordures est trop gros et que le ramassage tarde, on brûle ...

C'est le premier janvier 2016 ! Nous avons repéré hier soir un joli endroit où nous rendre , il s'agit de la pointe nord de l'île avec les falaises de l'Animal Flower Bay,  une des attractions du pays ; l'Atlantique a creusé dans la roche des labyrinthes qui ressortent en surface et donnent des allures de geysers aux vagues déferlantes. Cela est très similaire à Porto Muniz, sur l'île de Madeira, sans les baignoires naturelles mais avec des trous en plus dans les falaises. En fait, bien qu'étant le vendredi 1er Janvier, les commerces sont partiellement ouverts surtout les attractions touristiques mais dans ce coin perdu du nord de l'île, seul le resto est ouvert, les petits commerces croisés dans les bourgs alentours sont fermés ; plus bas, dans les petites agglomérations du genre de Speightstown, les commerces sont partiellement ouverts. De toute façon, les bus circulent avec des horaires quasi normaux, donc, nous rentrons sans souci de la balade dans le nord de l'île.

Le samedi 2 janvier, après une matinée tranquille à rédiger le blog, lire et souffler un peu, nous décidons de partir visiter OISTINS dans le plein sud de l'île avec son Fish Market - le marché aux poissons - et ses plages très appréciées des locaux et des touristes des résidences hôtelières alentours. D'après un guide touristique, les vendredi et samedi soirs sont très animés avec des groupes de musique qui se produisent sur le bord de mer et les baraques de plage qui vendent à manger. D'après notre logeur Sylvester, c'est même l'endroit où on peut manger le soir pour pas cher. En fait, en parlant avec lui, nous nous étonnions que le soir il n'y avait quasiment pas de restaurants ouverts à Bridgetown ; il nous répondit qu'effectivement il y avait beaucoup de "restaurants" ouverts le midi, mais que le soir cela ne se faisait pratiquement pas ; les seuls ouverts étaient dans le quartier du petit port de plaisance composé de la Marina et du Inner basin mais nous savions par ailleurs que les plats n'étaient pas recommandés ; bref, nous voilà partis à Oistins par le bus 12 à partir de la gare routière de Fairchild BUS TERMINAL qui fait face au pont basculant - Chamberlian Bridge.

Dimanche 3 Janvier 2016, repos dominicale, les rues sont calmes, nous entendons seulement des chants religieux ; en effet, les barbadiens sont très religieux et le dimanche matin, il y a la messe , et ça chante et ça prie et ça rechante ; il y a aussi plein de sortes d'églises, des St Jean Baptiste, des pentecôtistes, des St francis of Assisi, des témoins de Jéhovah, et j'en passe ; c'est comme aux US, il y en a à tous les coins de rue ; bref, ce matin, tout est fermé, ils sont tous à la messe ; nous aventurons tout de même dans les rues de Bridgetown l'après-midi, croyant profiter de la promenade familiale pour voir un peu de locaux endimanchés, nous en sommes pour nos frais ; les rues sont quasi désertes et quasiment pas de trafic ; la seule attraction fut de 15h30 à 16h30 où nous vîment le pont basculant se lever et des allers et venues de bateaux en tout genre entre l'entrée de port, la Marina et le Inner Basin. Voilà, on joue les touristes à prendre des photos des bateaux , voir galerie plus bas ...

Notre logeur Sylvester nous a parlé d'une attraction à voir ; c'est l'Harrison's Cave, la grotte d'Harrison. Je précise qu'Harrison était un propriétaire terrien dans les années 1730 et qu'il a découvert ces grottes sur ses terres ; Donc, Lundi 4 Janvier, nous sommes partis dans le milieu de l'île dans la paroisse de St Thomas (St Thomas Parrish) en direction de Sturges pour trouver ces grottes et visiter cet endroit unique d'après le prospectus . En fait, c'est une grotte comme en France avec des stalactites et des stalagmites : "au fait, les enfants, vous savez comment on reconnaît les stalagmites, eh bien y montent ... Et les stalactites ? Eh bien, y tombent ... Compris, les enfants ?" dixit le guide rasta qui nous commenta la visite à l'américaine avec ses petits effets genre, on éteint toutes lumières et on effraie les petits ; la seule différence avec les grottes françaises , c'est que là, la galerie ne se fait pas à pied mais en petit train électrique, je vous laisse imaginer la grandeur des travaux d'aménagement de la grotte ; entrée et visite guidée BB$60 / p ; enfin, la profondeur maximale de la grotte est de -6O mètres en partant du sommet, et nous avons vu dans la grotte comme des tableaux de la vie courante ou bien des évocations bibliques ... ou des représentations de BOB MARLEY ! Nous avons bien aimé et les abords de l'entrée sont aménagés dans un petit parc naturel tropical encaissé que nous avons parcouru et qui est très bien. Retour au bercail par un bus jaune à bande bleue.

Le lendemain, Mardi 5 Janvier, petite journée tranquille, seul un bain dans la mer des Caraïbes est prévu à côté de Port St Charles - là où URGIZ 2 devait faire sa clearance de sortie moyennant BB$ 50. Nous avons donc pris un bus bleu qui montait sur Pie Corner, mais nous aurions pu prendre un bus qui montait sur Connell Town ou St Lucy Church ; bref, nous avons vu port St Charles mais il n'y a pas grand chose et à côté un nouveau port, privé également, qui s'appelle Port Ferdinand Marina ; c'est une version grand luxe de port St Charles déjà propret genre petite marina privée d'Aigues Mortes -pour les  connaisseurs. Nous nous sommes finalement baignés au sud du port St Charles au premier accès public possible à Heywoods Beach avec des mancenilliers en quantité et la pluie qui tombe en petits grains capricieux donc nous avons écourté la baignade et marché le long de la plage vers le Sud et Speightstown ; petits commerces sympas, rastas sympas, on achète les cakes à la bakery genre chaussons à l'ananas ; c'est tellement bon que l'on retourne en racheter ; pour le retour , on prend un super bus jaune à bande bleue, avec la musique à fond pendant tout le trajet, ça donne ...

Mercredi 6 janvier, grosse journée , on monte voir le moulin à vent qui servait à broyer la canne à sucre, le MORGAN LEWIS sugar mill, avec un bus bleu direction SHOREY Village. On attend à l'arrêt de bus, les barbadiens discutent et sont très sympas ; arrivée à Shorey Village, montée au moulin puis descente à travers des champs et des chemins vers l'océan Atlantique ; enfin, retour au terminus de la ligne pour repartir à B'town, il y a un bus toutes les heures à la demie. Aussitôt arrivés en centre ville - down town, nous filons vers Independence Square,  où a lieu le lancement des festivités pour les 50 ans de l'indépendance de la Barbade du jouc britannique ; cela a commencé vers 17 h par un défilé dans les rues, un défilé nautique, rappelant les activités de pêche et commerciales touristiques, des discours des autorités dont le premier ministre puis une succession de groupes de musiciens et des chanteurs sur la scène et enfin, le feu d'artifice genre 14 Juillet mais en plus court et le bouquet final semblait tronqué ; cela constituait néanmoins un bon spectacle autant sur scène que dans la rue avec toute cette foule chantant et parfois dansant en famille ou entre amis ; la fête a fini vers 21 h. La prochaine manifestation pour les 50 ans de l'indépendance sera le 21 Janvier prochain ; au total, une vingtaine de festivités sont prévues tout au long de l'année jusqu'au 30 Novembre date officielle.  

Le lendemain, dernière journée de visite de la Barbade, nous décidons d'aller vers le Boat yard - la zone technique des bateaux de plaisance et de petits bateaux de pêche comme à Palavas ; il s'agit donc de partir à pied de Barberees Hill et de se diriger vers la zone du port de commerce en passant par le fameux stade de criquet de la capitale bajane ; pour cela, nous longeons la longue avenue de Eagle Hall avec un trafic automobile assez soutenu, sous la chaleur ; nous arrivons au boat yard, mais avant de rentrer plus avant dans la zone, nous apercevons sur la droite, une zone intéressante de réparation des petits bateaux de pêche ; une série de photos plus loin, nous rentrons dans le boat yard et regardons les divers bateaux sur ber et discutons tarifs avec l'un des employés de la structure privée ; à lire la brochure qu'il nous remet, nous voyons que les prix sont élevées pour les prestations ; mais bon, au moins c'est bon à savoir qu'à la Barbade, on peut refaire la carène du bateau et information intéressante, le propriétaire du bateau peut travailler sur son bateau - ce qui ne va pas de soi aux Caraïbes. Les tarifs -et les horaires-sont à disposition pour les blogueurs intéressés.

Dans l'après-midi, dernière baignade à La Barbade, nous allons à la plage de Brandon's Beach où les locaux se baignent après leurs occupations de la journée ; ça joue au Volley, au racket Ball, ça court et ça rit jusqu'à la tombée du jour ...

Aparté sur la situation économique du pays, le gouvernement a récemment licencié 3000 employés publics (voir l'article sur le web

http://www.stabroeknews.com/2013/news/regional/12/14/barbados-lay-3000-public-servants/

), ce qui, rapporté à la population totale (env. 280 000 habitants), est énorme, la situation est dure, le tourisme ne fait pas tout, et il semble de plus en plus dépendant de la manne financière des gros bateaux de croisière ; les organismes tels que les différentes églises,  sont là avec des programmes caritatifs. Enfin, le gouvernement est scruté par les diverses composantes politiques et civiles du pays ; ainsi, après le début des célébrations des fêtes de l'indépendance de La Barbade, beaucoup de personnes dont les propos ont été rapporté dans le journal quotidien The Barbados Advocate, l'homme de la rue comme les politiciens se sont ému du coût de ces manifestations et que l'argent aurait été plus utile ailleurs.

 Vendredi 8 Janvier au matin, Sylvester nous conduit à l'aéroport, départ de chez lui 6h30. Il pleut comme pour ne pas regretter notre départ pour la Martinique ; Des adieux sympathiques à l'aéroport ...