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Cabarete (Saint Domingue)

Jo en pleine dicussion avec Gladys et José qui ous aide à mettre les bagages dans le taxi
Jo en pleine dicussion avec Gladys et José qui ous aide à mettre les bagages dans le taxi

Nous partons de Puerto Plata pour Cabarete après avoir chaleureusement dit au revoir à Gladys et à son fils José. Le guagua qui nous prend nous avoine comme des touristes que nous sommes ; nous avons un goût amer de l'expérience ...

Arrivé au lieu réservé par avance sur Expedia.es, nous retrouvons en ce lieu l'esprit des auberges de jeunesse ; C'est une bâtisse style anglais en brique rouge type cottage, il est connu sous le nom de "El Castillo". Il y a des jeunes partout, c'est en fait une auberge de Jeunesse, c'est un peu le bordel mais bon finalement, on nous trouve une chambre au rez de chaussée pour Jocelyne qui a encore du mal à bouger.

Dans l'après-midi,  pendant que Jo repose son pied vu que le transfert en béquille l'a pas mal fatiguée, je pars explorer les alentours. Pour la petite histoire, comme le castillo se situe tout au bout d'une rue dans un lotissement loin de tout et quasiment au milieu d'une lagune, il ne faut pas avoir oublié le pain car à pied aller retour cela représente facilement 3 bornes.

En fait, comme partout dans l'île, il y a des taxi motos des "moto concho" qui vous transportent à l'arrière de la moto à prix très modique ... pour ceux qui connaissent le prix, car pour les autres, c'est prix touriste ! Pour nous à Cabarete, c'est 25 pesos pour aller au supermarché du coin à partir du Castillo, donc cela ne vaut pas le coup de s'en priver, surtout au retour quand on a les bras chargés de courses.

Ici, tout se fait comme cela, on se promène , les moto concho nous appellent pour nous demander si on ne veut pas monter et où est-ce qu'on va, ... On peut ensuite négocier ...

Nous sommes très bien installés dans une chambre confortable et spacieuse avec ventilateur au plafond , et eau chaude !

Pendant que je vais en repérage dans la cité balnéaire entre deux averses, Jo reste au repos pour ménager sa cheville en  parlant anglais avec l'équipe qui tient l'Hostel "el Castillo". En fait, je m'attendais à ne parler qu'espagnol mais la plupart sont anglo-saxons ; ainsi, à part le manager qui est dominicain, sa fiancée est néo-zélandaise et l'aide dans la gérance de l'auberge de Jeunesse, il y a aussi deux américains. Tous les clients parlent anglais, qu'ils soient américains, allemands, tchèques ou italiens. Le manager Billy a un grand-père haïtien donc il parle un peu français et puis nous avons fait la connaissance d'un couple de jeunes d'env. 30 ans qui tient le bar ; lui est vénézuélien et elle, Flora est française de Guyane où elle est née et a vécu ; elle a étudié en France puis et est partie vivre au Venezuela ; ils font la saison ici et repartent vivre au Venezuela.

Jo décidée à lacher sa gouttière !
Jo décidée à lacher sa gouttière !

Donc, finalement, nous parlons principalement anglais puis tantôt espagnol et anglais. En discutant avec les uns et les autres, Jo apprend qu'un ami haïtien, docteur en médecine, pratique des massages médicaux pour tout type de traumatisme physique ; en effet, cela fait plusieurs années que celui-ci répare les membres foulés des jeunes sportifs qui passent ici , c'est un spot de Kite-surf réputé et les blessures ne manquent pas. Tant et si bien que pour une somme relativement modique, Ernest le médecin peut prendre soin de la cheville de Jocelyne afin qu'elle puisse marcher au bout  de quatre séances ! Les 4 jours passant , Jo finit par ne plus porter la gouttière et prend de l'assurance de jour en jour. Quand nous quittons les lieux, Jo a retrouvé l'usage normal de sa cheville et elle marche sans béquille ! A la fin de la dernière séance, la lumière revient déjà ... Heu, je m'égare avec Eddy Mitchell. A la dernière séance donc, Jo donne les deux béquilles à Ernest, pour en faire profiter l'hôpital Universitaire de Puerto Plata où il a étudié et où il travaille, et nous jetons sans regret la gouttière à la poubelle.

Une tablée de suisse dans le resto de Négrito entrain de jouer au "Roi" un mélange de belote et de tarot.
Une tablée de suisse dans le resto de Négrito entrain de jouer au "Roi" un mélange de belote et de tarot.

Pendant ce temps, je me promène dans la station balnéaire et discute ... beaucoup avec des locaux, des haïtiens, des touristes et des retraités francophones dont des suisses, c'est une communauté d'importance ici. Certains ont monté un "business" dont Négrito, c'est son surnom, il est suisse du canton de Vaud et a monté un bar restaurant à Cabarete. Il a de multiples histoires à raconter en quatre ans d'activités ... Cela pourra faire l'objet de longues soirées d'hiver ou d'été à Villeneuve ou ailleurs.

C'est la fête à Bonao pendant un mois !
C'est la fête à Bonao pendant un mois !

Décidés à partir puisque Jo retrouve petit à petit la mobilité de la cheville, nous louons néanmoins une voiture pour trois jours pour que le pied de Jo se refasse à 100%. Ernest nous conseille un copain qui travaille chez un loueur local de voiture , prix modique et pas de problème pour les égratignures sur la carrosserie, il y en a partout !! Le mercredi 17 Février au matin donc nous voilà partis en voiture sur les routes, un peu stressés, même beaucoup car les accidents sont légions ici. Nous décidons donc de partir sur Santo Domingo pour aller à l'aéroport prendre nos visa-cartes de touriste pour Cuba. Nous aurions pu les prendre le jour même du vol pendant les procédures d'enregistrement au comptoir mais il vaut mieux tenir que courir et puis cela nous donne l'occasion de traverser l'intérieur du pays du Nord au Sud par la route des montagnes "la Cordillera Septentrional". Cela ressemble à une succession de mornes comme dans les autres îles des caraïbes mais en plus grand. Nous passons Moca et nous rejoignons l'Autopista 1 (ou Autopista Duarte) ralliant Monte Cristi à Santo Domingo.  Cette autopista est un mélange (explosif) entre la route nationale et l'autoroute ce qui fait que les gens roulent vite mais ce n'est pas sécurisé car nous croisons des animaux, des mobylettes, des personnes qui marchent le long de la route, des estancots avec des gens qui s'arrêtent pour acheter à manger. Et des chemins qui convergent vers l'autopista ; bref, des dangers partout ! Tant et si bien qu'à l'heure de sortie du travail, des gens sortent et rentrent , voire traversent l'autopista, à pied ou en voiture, et même à contresens. A un carrefour, des gens ont fait arrêter la circulation dans les deux sens pour que d'autres puisse pénétrer sur l'autopista, tout le monde s'arrête sauf que dans l'autre sens de circulation donc en venant de Santo Domingo, un des nombreux gros trucks américains comme on voit dans les films (cf. Duel de S. Spielberg), n'arrive pas à s'arrêter à temps, il klaxonne, peut-être plus de frein, en tout cas, il arrive vite, toutes les voitures de la file d'en face s'écartent, mais une des premières dans la file n'a pas dû le voir et a réagi trop tard, le camion a déjà évité le carambolage puis d'autres ; entre temps le gars qui faisait la circulation a pris ses jambes à son cou et nous l'avons vu bondir parmi les autres voitures complètement apeuré. Nous entendons un gros boum, la voiture est un gros 4x4 pick-up, s'est fait rentré par l'arrière droit, il semble être à peu près OK mais c'est très impressionnant, le camion s'arrête peu après sur le bas-côté, nous reprenons notre route encore plus flippés qu'avant ! 

Nous nous arrêtons à Bonao pour dormir dans un hôtel au dessus d'un bar-discothèque ! La nuit fût bruyante. Le lendemain, départ pour l'aéroport pour les formalités cubaines.

Dan la zone de fret pour notre colis de 13 kg à expédier
Dan la zone de fret pour notre colis de 13 kg à expédier

En partant de Bonao, encore quatre heures de route pour l'aéroport et des sueurs froides, l'autopista puis la banlieue Nord et Est de Santo Domingo à traverser en demandant souvent notre chemin. Arrivant à l'aéroport, nous obtenons sans difficulté notre visa carte pour Cuba auprès d'une personne de la Cubana Aviacion moyennant 2x20 US$ avec des billets neufs ! car l'agent ne voulait pas de billets marqués, allez savoir pourquoi. Heureusement, les personnes du bureau de change étaient sympas et connaissait le toc de l'agent.

Maintenant, étant à l'aéroport, nous décidons d'expédier un carton en France avec nos affaires de voile car nous n'en aurons plus besoin et cela pèse lourd dans les bagages. Donc, vous voilà partis pour la zone de fret dans le but de le faire partir le jour même.

Arrivés dans la zone, place de parking obligatoire, contrôle des papiers, discussions avec un gars qui à l'air de s'y connaître, il nous amène à un courtier pour faire les papiers du paquet puis direction les douanes, encore des papiers puis direction DHL mais c'est trop cher alors on va chez United Aviation Enterprise, S.R.L., alors on fait affaire, le paquet est rouvert en direct dans le hangar de l'entreprise d'expédition en présence d'un gars des douanes, un autre arrive avec un chien renifleur dopé jusqu'au yeux ; OK c'est 200 pesos pour le douanier, toujours bon à prendre pour lui ...

Finalement, le paquet est refait et sera expédié demain pour Montpellier -MPL- par avion. On vous passe les détails, c'est éprouvant car tout en espagnol, et  stressant car on s'attend toujours à autre chose. A la fin, nous sommes quasiment seuls dans la zone de fret international, toutes les entreprises sont fermées, il est tard 18 h passées et nous sommes fatigués. Finalement, le gars qui nous a trimballé de bureaux en entrepôt veut sa part du gâteau, normal, il a bossé mais nous espérons que le paquet arrivera bien à l'aéroport de Montpellier...

Mais la journée n'est pas finie, nous devons encore rallier La Urena, là où nous devons coucher ce soir chez Steeve, notre hôte Air bnb. La route est épuisante car pas de carte détaillée. Obligés de composer avec trois cartes touristiques émanant de différents organismes. Bref, après des arrêts pour demander et des demi-tours, nous voici arrivés chez Steeve à la nuit tombante. Bien accueillis, bonne chambre et des pièces sympas ; nous partons faire des courses avec lui, acheter de quoi nous restaurer. C'est sympa, on visite dans les rues éclairées, bruyantes et traversées par des motocyclettes déchaînées ; mais cela reste "safe". Une bonne discussion plus tard et un bon repas à base de poulet grillé et de bananes plantain, nous partons dormir après cette journée harassante. Le lendemain, Vendredi matin, nous repartons vers le Nord par l'Autopista Del Norte 7 mais cette fois-ci vers l'Est et Samana, ville très touristique mais comme cela est dans une baie, et qu'il y a forcément des bateaux, nous voulons voir cela et si nous avons le temps, passer par Las Terrenas.

Un bout de plage avec quelques barques et un bout de ponton à Samana
Un bout de plage avec quelques barques et un bout de ponton à Samana

L'Autopista Del Norte s'appelle aussi autopista Juan Pablo II, donc ça va, la route est bénie, donc pas d'accident.  L'autoroute payante passe un parqué Nacional , c'est très joli et comme la vitesse est limitée à 50 km/h à cause des nombreux virages en lacet et à la route détrempée par les pluies tropicales, nous avons le temps d'admirer cette forêt luxuriante. Nous passons Cruce de Rincon après avoir eu droit déjà à trois péages en 120 km, nous rejoignons la route 5 pour la péninsule de Samana ; la route est très épuisante nerveusement et nous languissons de rendre la voiture car c'est intense ; les conducteurs ne respectent aucune signalisation quand il y en a, c'est à celui qui klaxonnera le plus fort ou qui osera passer en force. Arrivés à Samana, une pause pique-nique bien méritée, une balade plus tard et un arrêt dans un café nous repartons en sens inverse direction Nagua 20 km en sortie de la péninsule au Nord-ouest où notre logement Air bnb est en fait un hôtel , nous trouvons sans trop de mal et nous nous y installons. Cela commence par une panne d'électricité ; en effet, c'est vendredi soir et la fête aidant il y a de la demande donc les lignes de courant électrique sont très sollicitées et la compagnie d'électricité n'hésite pas à faire des délestages.

 

Après un accueil chaleureux et une très bonne nuit, nous repartons pour un sprint vers Cabarete où nous devons rendre la voiture. La route de bord de mer est accidentée et la conduite difficile. Jo passe son temps à éviter les nids de poule et autres gros trous causés par les pluies et les embruns. Nous arrivons à Cabarete sous la pluie et nous rendons la voiture, bien contents de s'en débarrasser.

Il est midi environ ce samedi 20 février quand nous décidons d'une pause café bien méritée au bord de la plage dans un de ces nombreux bar restaurants de bord de mer. L'ambiance est cosy et très boisée, bambous et bois flottés.

Après un moment pour nous remettre de nos émotions du matin à déguster notre capuccino, nous repartons avec nos bagages pour prenddre un guagua pour Sosuà. Cette fois-ci, pas d'arnaque, c'est 25 pesos par personne bagages compris.