.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

La Transat E-W

Samedi matin, encore pleins de choses à faire avant le départ, notamment faire le plein de denrées fraîches les fruits et légumes, expédition au marché couvert Séverine, Elodie, Jocelyne et Bruno. Pendant ce temps, Jérôme fait les pleins d'eau et garde le bateau avec Canaille et Léo joue avec les copains de pontons.

Retour au bateau, inventaire vite fait et on repart avec Elodie au supermarché acheter les dernières courses pendant que Séverine finit l'inventaire et commence à ranger.

Et c'est le départ de Mindelo, le samedi 12 Décembre 2015, à 14 h locale sous le regard de Nathalie, Philippe et leur deux garçons, de bons voisins de ponton. Puis ils nous larguent du quai, nous font des grands au-revoirs, Jérôme a mis les gaz et tourne déjà vers la sortie du port ; nous ramenons les pare-battages à bord sans trop parler la gorge sans doute un peu nouée. Nous en profitons pour admirer la baie et les bateaux au mouillage. Près de la jetée, le port militaire, il y a la frégate française F762 à l'escale, sur la jetée, des dessins des bateaux qui sont partis traverser.

Nous faisons maintenant face à l'île de San Antao, la laissons sur tribord puis filons au 240°. L'après-midi est bien avancé, nous mangeons dans le cockpit ; puis nous vaquons à nos occupations, Bruno (BS) dort et se prépare déjà pour la nuit ; tout le monde est un peu brassé ...

Elodie est partie dans sa cabine , on ne la reverra que demain matin ; réveil BS vers 17h30 ;  Jocelyne (Jo) est en forme, elle a préparé à manger pour le repas du soir mais à forme de s’agiter, elle doit aller s'allonger ; ce sera tout pour le reste, elle est amarinée.
Première nuit : RAS ; 20-24 h : Jérôme (Jé) ; 00-3h BS ; 3-6 h Jo ; 6-8 h Jé ; 8-10 h BS
A noter que nous changerons l'heure du bord vers 16 h à chaque fuseau traversé. 

L'objectif est de faire du 265-270° pour atterrir à La Barbade, porte de l'arc antillais. Reste à nous adapter bien sûr aux conditions vent et mer tout en gardant sécurité et confort pour le plaisir de l'équipage et conserver une ambiance conviviale à bord. Jérôme, le skipper sera toujours préoccupé pour assurer ces principes de navigation.

Une seiche échouée pendant la nuit
Une seiche échouée pendant la nuit

Les deux premières 24 h , c'est pétole au programme ; donc Dimanche et Lundi matin très tranquilles pendant que Jérôme fait cap au sud  pour aller choper du vent ; tous les deux jours, Jérôme reçoit des fichiers Grib Météo et nous montrent quelle route il envisage pour la journée en cours et les deux jours suivants. Ces deux jours de calme sont mis à profit pour que tous les équipiers découvrent le catamaran et que tout le monde s'amarine en douceur. Nous avons tout de même 2000 M à parcourir jusqu'à La Barbade.

Le dimanche 13 Déc. matin après le lever du jour, surprise, deux habitants sur le bateaux deux seiches qui ont atterri, une sur la nacelle, et une sur le pont. Canaille n'en voudra pas ...

Jérôme nous fait des filets de dorade coryphène
Jérôme nous fait des filets de dorade coryphène

Dans la journée, tout baigne , RAS, Jé met en place la ligne  de pêche mais à part les algues , rien à pêcher.
Le repas de midi est OK, c’est ratatouille-riz, préparé par Jo et Séverine  puis sieste, lecture, veille, la journée passe et on se prépare pour la 2è nuit :

20-24 h : Jérôme ;

00-3h BS ;

3-6 h Jo ;

6-9 h Elodie.

Finalement, ce système de quart va à tout le monde donc nous resterons sur ce rythme.
Les deux jours suivants, nous touchons des alizés à 15 kt. Entre-temps, Jérôme qui ne perd pas une occasion de mettre la ligne de pêche à la traine, pêche une première dorade coryphène. Et en plus d'être pêcheur, Jérôme est aussi un fin préparateur de filets de poisson.

Journée Parasailor
Journée Parasailor

En traversée, c'est en moyenne une manœuvre par jour, donc quand on s'occupe des voiles, c'est la fête ; aujourd'hui c'est journée parasailor(R) Jé a acheté dans un salon nautique une voile d'avant qui ressemble à un spi (chaussette) mais avec une bande de passage d'air au milieu de la voile ; Jérôme la teste pour la deuxième fois ; elle est gréée sans tangon avec des barber haller frappés sur les taquets d'amarrage des pointes avant de chaque coque. Mais, la GV gène le flux d'air pour le parasailor, pour bien faire il faudrait 3 ris dans la GV, border à plat et être vent arrière ; mais bon, c'est pas possible et avec le cap qu'il faut faire on avance plus vite avec le gennaker en faisant du 140° par rapport  au vent.

Cela dit, on passe une journée avec le parasailor, cela reste un bon test.

Le lendemain, Mardi 15 Décembre, nous profitons du spectacle des dauphins pendant que nous sommes sous gennaker ...

Le Lagoon 380 Premium URGIZ 2
Le Lagoon 380 Premium URGIZ 2

Pendant le repas de midi, entre le plat et le dessert, visite des dauphins et remontée d'une dorade coryphène puis dessert et café ou thé pour ceux qui veulent ; BS va dormir, pour préparer la nuit ; 17 h UTC, on a passé les 30° W, (et les 300M parcourus depuis Mindelo (le début), on recule donc d’une heure l’heure affichée à la pendule du bateau, il est maintenant 15 h, UTC-2 ; l’ordi de bord reste à l‘heure UTC. La vie à bord commence à se régler au rythme des journées qui passent ; nous profitons pleinement de l'instant présent, prendre le temps de parler, de s'écouter, d'échanger ; bref, de vivre.

La nuit avec la lune pour témoin
La nuit avec la lune pour témoin

Prise de quart à 00h heure du bord. Comme on a changé d’heure, du coup, je me retrouve comme si j’attaquai mon quart à 2h du matin, la grande ourse est déjà levé et Cassiopée aussi ; Jé me refile les consignes alarme vent à 17 nœuds ; cela fait trois jours que nous sommes sous l’amure tribord avec GV haute et maintenant gennaker code 0 ; jusqu’à présent, nous allions à 5-6 nœuds avec un vent  réel de 13-15 kt. Pendant le quart de Jé, le vent est légèrement monté à 15-17 kt ; sa règle, sage au demeurant est de retirer le code 0 au dessus de 17 kt établis et remettre le génois -GSE- ; mon quart se passe, je ne vois pas le temps passer ; les vagues et les rafales de vent se succèdent, je me promène d’un bord à l’autre pour voir la nuit d’étoiles enlacé dans les haubans, mais toujours harnaché.

 

Vers 3h30 UTC, deux avions de chasse silencieux nous passent sur l’arrière à environ 4 M et 500 m d’altitude ; je vois leur feu bâbord rouge et leur feu blanc de route ; ils font route vers le Nord … La deuxième moitié du quart, le vent adonne et nous faisons route au 265-270°, à env. 6,5_7 kt ; très bonne conditions de nav’ , nous passons les 370 M parcourus en 3,5 jours ; Il est bientôt 3 heures, je réveille Jo ,passage de consignes, je vais me coucher.

 

La vue du poste de barre, avec girouette/anémo, Pilote et loch/speedo/sondeur + GPS-traceur/lecteur de cartes + radar
La vue du poste de barre, avec girouette/anémo, Pilote et loch/speedo/sondeur + GPS-traceur/lecteur de cartes + radar

 

Cela fait maintenant 8 jours que nous sommes partis de Mindelo.  Depuis 10 h du matin, nous avons eu une pêche de Jé avec sa ligne de pêche sans canne ; il a tiré une dorade coryphène qu’il a relâché car trop petite pour nourrir nos 6 bouches , elle faisait moins de 50 cm.  Pendant ce temps, le vent monte petit à petit, l’alarme vent à 20 kt se déclenche de plus en plus ; Séverine arrive tout de même à nous préparer des briques de sa fabrication : dés de jambon, fromage , morceaux d’oignons ; tout cela, cuit au four 30 min. ; nous arrivons à manger sur la table du cockpit, fin de repas tranquille avec bout de chocolat  / pain ou yaourt ; je fais la vaisselle, Elodie part dans sa cabine, Jo va faire la sieste, l’aprèm commence bien ; un lavage de dents plus tard, je n’ai plus sommeil, je lis le livre des nœuds et le reprend là où je l’avais laissé il y a plusieurs années ; pendant ma lecture dans la cabine, je ressens le bateau pendant que les vagues et le vent le font danser ; lors du souffle, l’arrière se lève et propulse l’étrave sous le vent – le côté bâbord- dans la vague, il émet alors un son d’archer de contre-basse dû à la sous-barbe bâbord du bout dehors ensuite dans les 2 secondes suivantes, la vague suivante remonte la coque sous le vent dans un bruit de lessiveuse ; notre couchette est au premier rang du concert sur un strapontin prêt à être éjectés.

 

Pendant mes écritures, Jé et Elodie prennent un ris dans la GV ; Jé se stationne en pied de mât , pendant sa veille en journée, il entend un son venant de l’avant, c’est sa manille de point d’amure de GSE qui est parti, plus d’axe ; il le remplace donc par un écrou, il est 16h30, pause quatre heures pour tout le bord. Nous avons fait près de la moitié  du chemin, pour ainsi dire, nous sommes au milieu de l'Atlantique, à mi-chemin entre l'Afrique et les Amériques ... Mais le vent n'est plus autant adonnant, nous sommes obligé de faire du 300° env. pour garder une allure que le cata accepte bien.

La famille Aigreault avec Léo entre Maman et Papa ; dans le cockpit de leur catamaran, à l'heure de l'apéro, on se croirait sur sa terrasse, n'est ce pas ?

 

 

 

 

Jeudi 17 Décembre 2015 :

 

Levé BS vers 8h , Léo et sa mère sont déjà levés ; ils ont bien dormis ; Elodie veille, Jé dort, petit déj pour BS ; Jé se réveille et découvre 4 poissons volants sur le trampoline de la longueur de la main et 25 cm environ pour l’un d’entre eux ; il les met dans un seau, ils sont déjà raides, on verra quand même plus tard pour les cuisiner ; Jé inspecte les cuves, le réservoir de sécu bâbord et vide et le tribord est plein, faute à la vanne en té sous l’évier qui relient les arrivées de réservoirs au groupe eau ; les vannes sont bien étiquetées mais disposées de manière inversées : l’arrivée de cuve bâbord est à tribord et inversement … il est dix heures et il semble que le moulinet de la ligne tribord (sans la canne) ait parlé, il y aurait quelque chose au bout. Jé découvre un paquet d’algues qu’il remonte patiemment ; finalement, la ligne est nettoyée et rangée car les bancs d’algues s’accumulent ; le midi salade de riz pour tout le monde préparée par Séverine ; l’après-midi sieste pour ceux qui veulent ; Jé a lancé le dessal vers 13 h pour produire 150 L d’eau de quoi remplir à nouveau la cuve tribord ; dans l’après-midi, parties d’oril, jeu d'origine africaine (awalé en côte d'ivoire), dans le carré avec Elodie, Léo et Bruno ...

 

Vers 18 h, à la nuit tombante, puisque les panneaux ne produisent quasiment plus, Jé démarre les moteurs pour alimenter le bord et recharger le parc batteries ; vers 20 h, le parc n’est pas suffisamment chargé ; donc, on laisse charger jusqu’au dessus de 95% c’est-à-dire vers 21h. on dine tôt vers 18 h car tout le monde est affamé ; pendant le repas, Elodie suggère de changer les quarts ; cela nous va ; nous avons donc collégialement décidé de décaler d’un cran le quart des 3 équipiers. Cela donne

Elodie 00-3 h,

Bruno 3-6h

Jo 6-9h ;

et toujours Jérôme 20-24 h désirant ne pas modifier le sien …

 

 

Tout le monde au lit vers 19h30 sauf Jé bien entendu.

 

Je me réveille plusieurs fois pendant ma courte nuit craignant ne pas me réveiller pour mon quart de 3h malgré le tél portable qui me sert de réveil ; chemin faisant, je me sens tout de même reposé et gaillard pour attaquer le quart !

 

Donc vers 2h30, je me lève, avant mon téléphone ; un soupe chinoise et les consignes plus loin, je relève Elodie à 3h00 pile-poil ; mon quart se passe sans soucis ; c’est la deuxième nuit que nous voyons peu d’étoiles filantes quant aux constellations d’étoiles, elles jouent à cache-cache avec les nuages ; la mer n’est pas agitée et le vent est correct à 15-20 kt ; la grande ourse monte dans le ciel alors que Cassiopée s’enfonce dans la mer ; quant à Orion, elle disparaît derrière les étraves du Cata ; demi-heure avant la fin de mon quart, j’étais entrain de laver ma tasse dans laquelle j’ai bu mon café, que du bruit dans le cockpit me réveille de ma torpeur ; vite, ma lampe frontale rouge, c’est un poisson volant ! Il se débat et atterri sous le marchepied du cockpit qui mène au poste de barre ; voulant y goûter, je décide de lui mettre un seau renversé dessus et d’attendre la fin de mon quart pour m’en occuper. Je réveille Jo comme convenu à 5h45 ; une fois habillée et consignes transmises, je me rue sur mon poisson et entreprend de le préparer ; à la frontale, je commence à lui couper la tête, puis je le vide et l’écaille, lui retire ses magnifiques ailes ; en l’observant, sa nageoire caudale est dissymétrique, la partie basse étant plus longue, plus large et plus dure que la partie haute ; normal, en plus d'une nageoire, elle doit servir de foil quand le poisson décolle et atterrit Bref, s’occuper d’un poisson à 6h30 du matin, du coup cela réveille Jérôme qui dormait dans le cockpit et qui parait dégoûté ; du coup, il se retourne et se rendort illico. Je finis le dépeçage et je prépare la petite portion dans une petite assiette creuse à la tahitienne avec du jus de citron fraîchement pressé, le tout au frigo recouvert de plastique étirable pour le déguster ce midi. Le plus dur reste à faire, tout nettoyer dans le cockpit et la cambuse sans bruit pour ne laisser nulle trace ni odeur dans le bateau ; après lavage de mains et de dents, coucher vers 7h30.

Lever de soleil sur l'atlantique
Lever de soleil sur l'atlantique

 

Lundi 21 Décembre 2015 :

 

9h45 lever BS, café pour Jo et moi, mais attention, nous sommes en restriction de gaz ! A 10 h, heure du bord, on passe le 45° W, donc on changera d’heure pendant la sieste comme la dernière fois …   La matinée passe entre deux ondées, j’en profite pour sortir me faire doucher par un peu d’eau du ciel, le vent continue à souffler 25 kt , et la mer croisée d' E-NE nous secoue depuis 4 jours. Le ciel est très brumeux et gris ce matin, on peine à voir un coin de ciel bleu, et encore plus à voir le soleil. Jo fait le point des grains sur le radar avec Jérôme, Léo joue à la console de jeu. Séverine est partie se coucher. La matinée se passe paisiblement ; puis, je joue à l’oril avec Léo dans le carré, Elodie lit à côté de nous, Jé et Jo discute toujours chiffon. Vers midi trente, Elodie et Jo préparent à manger ; tout baigne, ce sera petits lardons revenus dans le faitout avec des oignons puis sur la fin mélangés avec deux boîtes de conserve de petits pois carottes ; avant de passer à table dans le cockpit, Jé réveille Séverine, tout va bien ; on se régale avec le repas préparé par Jo et Elo ; à la fin du repas, la ligne de pêche de Jé s’affole c’est une dorade coryphène. Jérôme se bat moins qu’avec la première, peut-être est-il aidé par les vagues qui nous poussent depuis 4 jours ; elle est légèrement plus grosse aussi et ne fait aucune difficulté pour se laisser capturer ; Jé a bien bossé, nous regardons tous son découpage en filet ; BS fait la vaisselle ; les petits Elo et Léo regardent un dessin animée dans la chambre de Léo ; sieste BS+Jo. A notre réveil, Séverine est entrain de préparer la dorade ; Canaille est aux aguets et s’en met plein la lampe ; vers 17 h, on change l’heure du bord, on passe à l’heure du nouveau fuseau horaire donc 16 h, Jo nous fait remarquer que nous ne sommes plus qu’à un fuseau de celui de la Barbade ; vers 18 h, Jé change d’amure pour descendre un peu Sud, cap au 230-240° ; du coup, c’est maintenant le poste de barre qui est exposé aux grains ; on a le temps de jouer, de parler de tout et de rien, puis nous mangeons la dorade marinée avec des pommes de terre cuites au four à microondes restriction de gaz oblige ; on se régale autour de la table du carré ; Jérôme est seul dehors à la barre à manger dans le bol et à se faire saucer. Elodie fait la vaisselle ; Jo+BS au lit ; réveil BS à 2h50, prise de quart, tout bon, soupe chinoise ; la lune se couche, le paysage a changé ; faisant mon quart sur le côté bâbord, je vois ensuite la lueur augmenter vers l’est ; puis de plus en plus , je vois le jour qui apparaît ; Jo arrive, il est 6h, je vais me coucher avec seulement quelques maigres souvenirs d’étoiles filantes dans la tête.

Lever de la lune sur notre arrière
Lever de la lune sur notre arrière

 

Mercredi 23 décembre :

Nos avons fait tourner les quarts d'Elo, BS et Jo ;

Jo 00-3h 

Elo 3-6h

BS 6-9h 

la journée se passe paisiblement ; 20 h au lit, je laisse Elodie et Jérôme à leur bavardage sur la voile, la mer et le reste ; je rejoins Jo qui ronfle à poings fermés ; début de nuit sans problème pour le quart de Jé ; Jo se lève à 23h45 pour prendre le sien ; peu de temps après vers minuit trente, branle bas de combat sur le pont, le déluge arrive sur nous ; en dix minutes, le bateau est rincé, le bruit  de l’eau qui frappe le pont était intense et résonnait dans la cabine.

 

Plus tard dans la nuit, c’est au tour d’Elodie d’essuyer une violente pluie, celle-ci a eu raison de la couche de Jé qui s’est réfugié dans le carré tout habillé ; à ma prise de quart, le carré est un champ de bataille, des fringues et des coussins partout ; pendant mon quart, lever du jour, photos et une ondée et vent modéré 13 à 19 kt ; avant le grain, j’ai pris un ris en prévention, le vent monte à 22 kt ; j’ai mis combi et veste , ça mouille !

 

Jeudi 24 Décembre 2015 :

 

8h30 Sév et le petit apparaissent ; Et la chienne me dit bonjour ; tout baigne , je prend le soleil en maillot pendant que mes fringues sèchent ; 10 h tout le monde est réveillé, Jo et Jé prennent le relais de la veille ; je vais prendre une douche et je fais la totale , corps entier + cheveux. Eh oui, c’est Noël ! 10h30, un grain s’annonce Jé prend un ris Jo l’aide ; Jé met la ligne de pêche et prend une bonite de suite ; du poisson pour Noël, quelle bonne idée ! Qu’il est fort ce Jérôme ; En fait, Jo et moi nous disons sur un ton humoristique, qu’elle est bien organisée cette croisière !

 

Le repas de Noêl se fera aujourd'hui, la mer est assez calme.

Vers midi, Sév lance l’apéro, du  pétillant peu alcoolisé Café de Paris(acheté à Mindelo) pour les grands et jus d’orange pour Léo et eau gazeuse pour moi ; Sév s’aperçoit que la pompe fait « rheeeuuu »  donc plus d’eau dans la cuve tribord. Jé fait tourner le dessal et calcule à voir haute :  « Pour refaire les 300 L, on fera tourner le dessal pendant 10 h, et on mettra un moteur vers 15 h pour faire de l’énergie et recharger les batteries » On mange des œufs de lump et du cabillaud en boîte genre tapas, sur du pain que Sév a préparé ; en fait, elle a préparé deux boules de 500 g , une pour maintenant, une pour demain, s’il en reste car il est très bon son pain sans blague ; je refais de jolis toasts avec mon OPINEL et puis je m’occupe de la cuisson du riz Basmati que Sév a commencé à l’antillaise ; puis je réchauffe les cuisses de canard confit au four avec champignons et haricots verts , tout en boîte bien sûr, mais repas bien assuré par la maîtresse de maison pour ce repas de Noël (on le fait le pour ne pas modifier le rythme de la croisière. Repas sympa et BS fait la vaisselle, le gâteau préparé par Léo et maman, ce sera pour quatre heures ; sieste pour Jo et moi, au réveil BS prend une tisane, Elodie fait de la couture, Léo et maman préparent les cadeaux de Noël qu’ils offriront demain ; je choisis un peu de cuir vert sympa pour raccommoder mon chapeau en tissu Billa Bong bleu ; pendant ma sieste, on a croisé un monocoque qui allait dans le 340° , Jé entre temps, a viré de bord, et il y a trente minutes environ, Jé revoit le bateau, soit une heure trente plus tard, nous le voyons dans notre travers et nous allons au 285° ; il est à vue environ 1 mile nautique, GV haute et pas de voile d’avant ; une fois toutes les trente minutes, il fait tourner son AIS pour certainement économiser son énergie ... La nuit va tomber dans trente minutes environ, là il est 18 h et le soleil va incessamment toucher l’eau, et donc ça peut être galère si nous ne le situons pas de nuit ; bref, on verra, c’est ça l’aventure ; encore un truc à gérer en plus des grains et des cadeaux à préparer avec Jo. Léo, maman et papa + Elodie mangent leur nouilles chinoises, Jo et moi attendrons pour manger car il est trop tôt pour moi et Jo mangera à son réveil à 23 h 45; vers 19h, je mange du riz de midi à sec puis avec du gouda ; pendant de temps, le voisin a viré de bord, je l’estime entre 10 et 12 m de long et à. 0.5 M de nous et il nous passe par l’arrière entre temps, nous voyons son feu rouge en tête de mât qui passe au vert ; sur l’écran de l’AIS, il passe derrière en étant de à 0.85 M à moins de 0.7 M , curieux chassé-croisé en Atlantique …

 

Jé a enfin l’info, c’est un sloop de 36 pieds de long et 13 de large , son immat SE XXXX et son indicatif MMSI commence par 265, on ne sait pas quel pays c’est (SE la suède peut-être) ; 20 h 20, les discussions dans le cockpit entre Elodie et Sév vont bon train sur L’Amérique du Sud, le Vénez, la Guyane Française, les lettres de motivation , de recommandation, et j’en passe … Jo entre temps est allé dormir et moi je m’apprête à la suivre... Quart de Jo RAS sauf un énorme déluge de pluie vers minuit trente qui vient fracasser le pont comme un épisode cévenol. Quart de BS RAS, sauf qu’avant de prendre mon quart, j’ai eu un à me lever pour modifier le squelch de la VHF car ça crachouillait grave et que en pleine nuit cela faisait un vacarme dans le bateau et comme on dort la porte de la cabine ouverte à cause de la chaleur, je me suis levé - il y aurait donc un bateau à moins de 10 M qui a sa VHF allumée ; et deux,  une alarme a sonné plus de trente secondes pendant le quart d’Elo, donc je me suis levé pour aller voir, Jé était debout à la TAC, donc je me suis recouché, c’était en fait une alarme radar qui s’est déclenché à la TAC ( ??) puis mon portable a sonné ; zut, le réveil ! Allez, Au boulot ! Mille excuses Jo car elle venait de s'endormir …

Le 25 Décembre au matin, Léo découvre ses cadeaux
Le 25 Décembre au matin, Léo découvre ses cadeaux

 

Vendredi 25 Décembre 2015 :

 

8h30 : réveil de la famille Aigreault, Joyeux Noël ! Et ptit déj et cadeaux et photos, … on offre un jeu de 32 cartes à Elodie, un décapsuleur à Jérôme, une magnet’ Cape Verde à Séverine et un super jeu de laser pour Léo, le veinard, ça va, ça lui plait , il joue un peu avec mais semble préférer le jeu de DS offert par ses parents, normal … Discussions dans le cockpit et jeu dans le carré, tout baigne

 

Sinon, Elo, Jo et BS avons eu un marque page personnalisé offert par Léo et Léo a eu aussi une guitare offerte par ses parents, c’est la fête, même Canaille a eu son cadeau, un biscuit d’Elodie … Le repas de midi se passe en mangeant des crudités que chacun assemble dans son bol selon ses goûts ; tomates-feta, carottes, asperges blanches, soja, et puis la fameuse bonite marinée et délicieuse qu’Elodie a préparé ; super repas convivial bien que cela bouge ; une vaisselle et un repos plus loin, Elo et Jérôme jouent aux échecs, Léo joue à LASER MAZE, le jeu qu’on lui a offert avec Jo, cela fait plaisir… Le soir arrive, soupe chinoise, pâtes riz et plus si affinités dans le carré, on prépare la nuit difficilement car on sent la mer s’agiter de plus en plus, le coucher de soleil a été différent d’habituellement ; vers 19h30, ça commence par une ondée avec un peu de vent puis de plus en plus , ce fut le déluge d’eau et de vent toute la nuit à tous les quarts si tant est que vers 3h du matin tout le monde était réveillé que Sév et Elo faisait salon dans le carré quand sév fait essayer ses vêtements et moi j’essayais péniblement de me rendormir après un épisode d’alarme vent, en pensant à mon quart de 6h ; au total, sur le matin Jé n’a pas dormi, Jo m’a dit qu’ils se sont pris des seaux et qu’Elodie m’a dit en prenant mon quart qu’ils s’étaient pris 45 kt de vent avec Jé  et qu’il avait affalé la GV et laissé un bout de torchon dans le GSE ; une heure après, vers 7h, Jé m’a dit qu’il allait dormir dans le carré et on a convenu qu’on laissait la config voile comme cela jusqu’à temps que cela se stabilise et on renverrait la GV ensemble ; durant la journée, Jé a beaucoup dormi … Pendant le reste de mon quart, j’ai eu le droit à deux saucées avec des vents à 30-35 kt, classique ...

Les jours et les quarts se succèdent, les grains sont là à partir du soir jusqu'au lendemain dans la matinée ; enfin, nous approchons de La Barbade.

 

Prise de vue du mouillage à Bridgetown en arrivant le Lunsi 28 Décembre 2015
Prise de vue du mouillage à Bridgetown en arrivant le Lunsi 28 Décembre 2015

 

Lundi 28 Décembre 2015 :

 

6h BS prend son quart ; je regarde sur la pointe des pieds au dessus de la nacelle. Et là, devant moi dans le proche horizon, je vois les lumières du rivage à environ 15-20 miles ; Je me surprends à ne même pas être surpris, je trouve cela normal … Drôle de sensation tout de même après 16 jours de mer sans voir la terre ferme.

 

Elo me dit les consignes – Jé a mis le pilote en mode direction (et plus en mode vent mais direction le premier way point) ; nous allons à 4kt et Jé a lâché un ris dans la nuit et l’alarme vent à était remise à 25 kt - eu égard au fait qu’il n’y a pas de GV, donc cela pourrait trop tirer sur les haubans … Quart sans souci , le lever de soleil est joli pour une fois comme s’il voulait me dire au revoir ; je prends plein de photos de lui, ... Le bord se réveille et trouble mon deuil de la traversée ; dans quelques heures, nous serons redevenus terriens et la perspective de retrouver le bitume, les voitures, le bruit et la pollution ne me réjouit guère ; par contre, d'autres pensées comme rencontrer des gens différents mais au fond semblables, des lieux, des habitudes et d'autres choses inconnues, me font pencher vers une image positive de notre arrivée à Bridgetown, Barbados ; Jé se lève à son tour, petit déj , il a fini, je l’appelle devant car je vois un pêcheur qui va en mer dans l’autre sens à  un demi mile et là il voit un « grand » dauphin , un solitaire, qui salue notre arrivée ; autrement, je vois un dernier poisson volant, je trouve qu’il y a en a encore près des côtes ; Le poisson volant, Flying Fish en anglais est l'animal symbolique de la Barbade, ceci explique cela ; cela fait un moment que j’ai fini mon quart, je me mets en pied de mât et prends des photos ; on contourne l’île par le sud pour rejoindre la capitale Bridgetown, mouiller dans la baie face à la plage et faire les formalités d’entrée dans l’ancienne colonie britannique indépendante depuis 1966. La côte est gâchée par tous ces buildings, maisons, hôtels, appartements avec vue sur mer, blindés d’américains. Ca y est, nous y sommes, Jé enroule le génois après avoir allumé les moteurs, on passe en mode mouillage. L’atterrissage se fait sans soucis, URGIZ 2 se promène dans la zone de mouillage où nous retrouvons d’autres catas et des monocoques secoués par la houle d’est ; Le mouillage est rouleur prévenait un blogueur ; il semble certain que cela roule un peu ; Jé décide de mouiller entre la plage et la sortie du fleuve côtier, il est onze heures locale, on a encore retiré une heure car changement de fuseau oblige ; à moins de 100 m des rochers de la pointe de l’estuaire ; la rivière fait 20 m de large tout au plus, on dirait le Lez à Palavas, mais en plus propre, quoi que , baignade pour tout le monde ; on installe les bâches d’ombrage made in Aigreault, on fait l’apéro, puis on mange ; BS fait la vaisselle, on rassemble nos affaires et papiers pour les formalités, Jé descend l’annexe ; et on est parti dans la ville ; passés dans la rivière, après le pont en partie en pierre et basculant de l’autre ; nous voici arrivés à gauche tout de suite après à l’endroit des annexes visiteurs (bateaux au mouillage) ; Je tangue un moment une fois le pied à terre, on prend des photos, Jé se renseigne auprès d’allemands pour l’immigration office ; il faut aller en fait au port de commerce zone internationale de tourisme et d’affaires ; on y va en logeant la mer sur deux bornes ; on rentre dans la zone portuaire, on doit montrer pattes blanches, passeport et un douanier nous met un bracelet genre camping des flots bleus ; on se renseigne, on va au bâtiment principal des arrivées et on doit faire 3 bureaux : la santé, les formalités (en gros le bateau) et enfin, l’immigration pour les gens, nous quoi ; on ressort de là épuisés avec la clim à 21°C dans chaque bureau qui contraste avec les 30°C de dehors , d’où  chaud et froid … Jé devra retourner demain à  8h dans un autre bureau pour le chien et vu qu’il a oublié un papier de Mindelo pour la sortie du bateau, il doit revenir demain au même endroit ;  on ira avec lui en annexe et pendant ce temps, on ira en ville chercher des infos bateau, logement et liaisons inter-îles ; maintenant, il y a le cas Elodie, elle débarque du bateau en premier donc elle doit repasser au bureau de l’immigration avec un billet d’avion pour la Guyane Française pour que l’agent de l’immigration la retire de la crew list du bateau sinon les garde-côtes peuvent saisir le bateau ; une fois fini, sur le chemin du retour, on prend de l’argent au distributeur ATM (like in US !) et on revient à l’annexe en furetant dans la ville ; on voit des noms de rues, on interpelle des gens pour savoir Digicel, la carte sim pour Jé et Jo , le cybercafé (internet café) pour Elo et nous ; ou tout simplement, on se fait interpeller pour rien, pour un taxi, pour parler, pour savoir si on ne veut rien, ou dire est-ce que vous êtes perdu ? Ils sont gentils les gens ici ; pas d’agressivité, on rentre sans encombre. Pendant ce temps, Sèv a nettoyé le bateau, mis les feux de mouillage et nous a attendu ; Léo redort dans son lit, Elo est déjà partie dans sa tête au moins et dort dans le cockpit ; la troupe a décidé d’aller au resto ce soir ; re annexe à six ! Chou blanc , après plusieurs kilomètres à pied ( sans le chien)  ce sera finalement une chaîne de restauration rapide locale CHEFETTE où nous mangerons des hamburgers et des frites ; j’ai pris en plus un glace cornet parfum vanilla-coockie (il n’y avait pas mieux) c'est important une bonne boule de glace vanille après une traversée ; retour mouillé dans l’annexe à six face aux vagues ; on discute un peu et dodo  22h30 ; mouillage tranquille pas de vol ; annexe juste attachée au bateau.

 

 

 

Mardi 29 Décembre est un autre jour et un autre voyage commence …